25 décembre 2021

25. Se blottir dans Noël



Sans fardeau ni tristesse
mon espérance bercée 
de tendresse se blottit
dans ton manteau de promesse

*

Se blottir dans Noël
Un coeur fragile d'hirondelle
De frêles paupières de dentelles,
À peine un souffle : Emmanuel.

*

Si Noël avait des bras,
je pourrais bien m’y blottir,
rêve l’enfant que je suis.
Et si j’osais à l’instant ?

*

Est-ce lui qui me tient
ou moi qui le porte ?
Le gazouillement de la foi
aujourd'hui me réconforte


24 décembre 2021

24. Dénouement

Grande est la paix de ceux qui aiment ta Loi :
pour eux, plus d’obstacle !

Psaume 119,165


Hors de la nuit
des ténèbres
de l'ennui

Un cri

Aussi fragile que l'océan
Aussi profond que l'instant

Un cri

de larmes et d'alarmes
du passé
du proche
et du lointain

Un cri

Une brèche
dans le silence
dans la nuit
l'innocence

Un cri

Sauvage
parmi les codes
Docile
au creux
de l'effort

Un cri

Nu
et pourtant
Recouvert
d'un espoir
Englobant la Loi
la Parole
et la foi

Un cri

Et soudain
la Vie


23 décembre 2021

23. Myriam



Myriam, Marie,
au sortir de ton ventre, le royaume vient à naître
il se nourrit de ton sein, celui qui sera ton maître

Quel étrange destin pour toi qui le portes aujourd’hui
et qui de sa venue avec les anges te réjouis
tu ne sais pas encore mais déjà l’épée attend
de te percer le cœur quand au bois l’on pend
celui qui maintenant se blottit contre toi !
Quelle folie pour toi qui accouches d’un roi !

Myriam, Marie
souvent je pense à toi
au jour en pleine nuit
quand naquit l’espérance
à la nuit en plein jour
quand vainquit la violence
tu as conservé la foi
au jour du bonheur
au jour du malheur
Myriam, Marie, ma sœur
au chemin de la foi

22 décembre 2021

Le Jour N

Ô Dieu, l’heure s’avance, le jour N,

Le jour qui s’appelle Naissance,

Le jour qu’on appelle Noël.

 

Dans mon ventre, tout n’est que coups et étincelles.

Mon corps entier est en souffrance :

Ô Dieu, prends le petit sous ton aile !

 

Ô Dieu, l’heure s’avance, le jour N,

Mais pas de chambre dans notre errance :

Les portes sont fermées à Noël.

 

Dans mon ventre, toute une enclume qui martèle,

La panique monte en silence :

Ô Dieu, prends le petit sous ton aile !

 

Sous un toit de fortune, nous nous sommes arrêtés.

Je devance l’aurore et je crie.

Je sens l’élan de vie du bébé.

Ô Dieu, délivre-moi selon ta bonté !

 

En écho au Psaume 119, v. 147 et 159

21 décembre 2021

21 Délivrance

 Après l’accouchement, nouvelle contraction destinée à expulser le placenta et le cordon.

Délivrance, deliberare, mettre en liberté. 


 ***


Enfante-moi loin des foules et des rumeurs,

Souffle en mon souffle,

Que se soulève la cage de mes condamnations

Tire-moi de mes nuits immobiles

Pousse-moi vers la clarté, crie s’il faut,

Coupe mes dernières entraves

Pose-moi sur la peau de l’aube

Dessine ton sourire sur les visages qui se pencheront sur le mien

Couche-moi dans le berceau de ta parole

Enveloppe-moi du voile de ta voix

Délivre-moi des nourritures fugaces

Pour que je puise au placenta du pérenne

Et dis-moi que tu m’aimes !

 

En écho au psaume 119, 156 :

« Tes matrices sont multiples, Eternel, fais-moi vivre »


19 décembre 2021

Mise au large

Choisir le ruban souple du vivant,
L’échelle spiralée de la vie

Qui nous relie.

 

Desserrer l’étreinte 

De nos verrous gelés

De nos désirs figés

Qui tournent en rond

Et nous enivrent.

 

Saisir la quintessence du mouvement

La proposition de l’instant.

Lâcher la corde du puits

Et plonger dans l’Eau Vive

Eclaboussure d’enfantement

 

Ouvrir notre cœur en grand

Au Souffle renouvelé

Qui nous délivre.

 

Emerveillement


Agnès

 

 

 

 

 

 

18 décembre 2021

18. Qui es-tu ?

 

Seigneur, il est temps que tu agisses : on a trahi ton enseignement.

Ps119, v126



Es-tu le Dieu d'antan,

Ou t'inscris-tu dans le temps ?


J'attends.

 

Es-tu le Dieu charlatan,

Qui s'amuse de nos contretemps ?


J'attends.


Es-tu le Dieu sultan,

Empereur du monde pour passe-temps ?


J'attends.


J'attends que tu agisses avec force et fracas

Mais il se dit que tu as besoin de mes bras

Pour porter, protéger et bercer

L'enfant qui bientôt, sera né.



17 décembre 2021

17 Ma chair frissonne

Ma chair frissonne devant la grandeur de ta loi.
Psaume 119,120 selon Stan Rougier


Elisabeth,
ton ventre a frissonné
d’une joie inouïe
quand Myriam, Marie,
humblement t’a saluée !

Il devait y avoir
dans les mots simples
le sourire de l’ange
les promesses de l’aube
un refrain d’espérance
pour qu’au sein de ton sein
la vie tressaille
et déjà s’époumone
à proclamer le règne !

16 décembre 2021

Limpidité

    
Ta promesse est limpide. Je l'aime.
- Psaume 119, 140


                            Au cœur de l'existant
                            j'aime entendre chanter
                            le ruisseau de la Vie

                            Celle
                            que tu offres
                            que tu crées
                            que tu façonnes

                            Celle
                            qui me rejoint
                            et m'échappe
                            qui m'émerveille
                            et me questionne

                            Ainsi
                            je vais
                            au pas à pas
                            des jours
                            remontant
                            le courant d'amour

                            Ta promesse est limpide
                            elle me porte
                            elle m'habite
                            elle est mon oasis



15 décembre 2021

Espace vide

Environnée d’un espace vide,

Bloquée dans les parois d’une bulle,

Captive de la seconde limpide,

Ma vie prend les pas d’un funambule.

 

Eternel, rends-moi la vie selon ta parole.

 

Environnée d’un espace vide,

Je questionne mon ventre irrésolu.

Je cherche ton corps, ton souffle fluide.

Et si, tout à coup, tu n’existais plus ?

 

Eternel, ma vie est continuellement exposée.

Mes yeux languissent après ton salut.

 

Environnée d’un espace vide,

Blottie dans le cristal d’un flocon,

Tout est si intense : je suis chrysalide.

Un papillon flotte dans mon cocon.

 

Eternel, rends-moi la vie selon ta parole.

Mes yeux languissent après ton salut.

 

En écho au Psaume 119, v. 107, 109 et 123.

14 décembre 2021

14. L'attente déçue

Mes yeux s'épuisent à attendre ton salut
et l'annonce de ta justice.

Psaume 119,123


Ma main sur le ventre
et mes yeux vers les cieux

Guetteur d'une présence
d'un spasme
d'un réflexe encore bleu

Je sens sous mes doigts
le silence inondé
de promesses en croissance
de tenace
et fragile espérance

l'océan retenu
me murmure son enfance
des gestes poissonnent
effleurent la surface
de ma peau à la tienne

L'inconnu si intime
me rappelle à l'instant
et l'infini dérive
entre rêve et présent

*

Naufragé de désir
mon radeau flotte
vers l'adieu

Je nage et m'épuise
dans l'immense confiance
d'être un jour à genoux
au-dessus du berceau
à noyer de mes larmes
le Dieu décevant
venu rendre les armes

*

Viens en ce monde
Viens sans crainte ni venin
éradique mon attente
fais de moi un humain


13 décembre 2021

Inattendu

Est-il bon d’attendre ?

Qui attend qui ?


Tout n’est-Il pas déjà là ?

 

Depuis la nuit des temps.

Dans l’arrière boutique de ma vie

Mon corps

Mon âme

Mon cœur

Attendent 

Aspirent

Soupirent


Pour respirer

le large

 

Mais quand je dors, 

est-ce que je ne respire pas au large?

Ai-je besoin d’attendre ?

Celui qui est l’inattendu ?

 

Qui attend ?


Quoi ?

 

Moi, toi,

Mon corps,

Mon âme

 

Le corps à corps

Le cœur à cœur

 

Cœur et corps assoiffés

 

Dieu source vive

 

Laisser enfin toute attente

Tout désir

 

et alors….

comme une parole douce

 

tout est

Je suis

 

André

12 décembre 2021

12. Attendre

Je suis très affligé, Seigneur, fais-moi revivre selon ta parole

 Psaume 119, 107 


Analphabète du monde,

Je suis l’enfant du fond de la classe 

incapable de calcul, dyslexique de signes

j’attends, courbé, que sonne l’heure 

au dernier rang mais premier à pleurer

je suis celle ou celui dont on se rit

Trace, Seigneur, sur l’ardoise de mes nuits noires

Trace à la craie blanche

ces lettres qui m’échappent encore

Érige les boucles, les hampes, les alephs

que crisse la craie dans tes mains

et tombe sa poussière,

Nuage de roche tendre,

sur mes mains et mes pieds si petits

Demeure dans l’espoir, car je suis là : l’écriras-tu ?

Redressé, grandi, vais-je sourire à ces paroles

Essuyer les larmes de mon cœur,

vivant de t’avoir lu ?

11 décembre 2021

11. Souvenir

Souviens-toi de ce que tu as dit à [ta servante] ;
cela m'a donné l’espérance.

Ps 119, verset 49


Te souviens-tu de ma peur ?
Te souviens-tu de ma crainte ?
Te souviens-tu de mon doute ?

Te souviens-tu de ce que tu m’as dit ?
« Rien n’est impossible »

Tu as envoyé un réconciliateur.
Tu as offert une parole sainte.
Tu as tracé devant moi une route.

Accrochée à ta faveur, rejetant ma plainte, l’espérance à ton écoute.
J’ai dit : « Je suis la servante du Seigneur,
que tout se passe pour moi selon ta parole
 ».

10 décembre 2021

10. Myriam

Donne-moi un cœur qui écoute ! 
Psaume 119,34 selon Stan Rougier


Myriam, petite Marie,
tu as dû dire ces mots
pour qu’en toi prenne corps
la parole du Dieu fort
et même bien plus encore :
« Accorde-moi un corps
pour offrir à tes mots
tout l’espace de ma vie ! »

09 décembre 2021

9. Souffle


Mieux vaut, à mes yeux, le Souffle de Tes lèvres
que des fortunes d'or et d'argent.

Psaume 119, 72



                        Du lever au coucher
                        écouter avec émoi
                        le souffle de ta voix
                        contempler l'œuvre de tes mains
                        émerveillement sans fin

                        Le miracle de l'aube
                        la cantate du merle
                        les ourlets de neige

                        Le silence forestier
                        la transparence du lac
                        les dorures crépusculaires


    
                    Du lever au coucher
                        Ta Poésie
                        est ma richesse



08 décembre 2021

8. Matrice

Que tes compassions viennent sur moi, pour que je vive !
Car ta loi fait mes délices.

Psaume 119, 77

 

 

Où est ton ventre, mon Dieu, ton bassin, ton centre, ton cercle, ton sein ?

Que j’hérite de ses frémissements

Oui, qu’ils m’assurent d’embrasser la vie

En cœur et en chair, en mouvement, en tremblement, en émotion

 

Je suis née, mais sans toi

Mon souffle s’épuise

Ma tête prend le dessus 

Mes pas se perdent, appelés pourtant

À remonter les torrents impétueux

Jusqu’au bruissement discret de leurs sources

 

Ta loi fait mes délices, chante une voix

Je lui réponds :

« si ma bouche était une demeure

entre mes lèvres, mon Dieu,

y entreraient tes mots-matrices »

 

(Je l’apprends un jour, compassion et matrice sont en hébreu de même racine)

 

07 décembre 2021

7. Réveil

La nuit je me rappelle ton Nom, ô Eternel!
Et j'observe ta loi.

Ps 119,55


Dans le silence
encore lourd de sommeil
la lumière chahute
l'espérance endormie

L'obscurité fatigue
renonce sans regrets
à cette nuit captive
en ses liens

Le silence s'éveille
son désert refleurit

Juste un bruit
presque un souffle
témoigne du matin

Tout s'éveille
confiant et serein
Le jour avance
Son possible s'approche
Il prend pour bagages
Une seule perle
Un refrain
Le souvenir de la veille
Entre les mains
du Nom Saint


06 décembre 2021

Promesses de l’aube

Les cailloux du Petit Poucet brillent sur le chemin.

 

Dans la nuit, Il ne nous abandonne pas.

 

Rubans aux arbres sacrés

« Signes » sur l’eau d’un matin d’été

Froufrou d’une aile d’ange

Frissons, frayeur, majesté

 

Un pont est jeté au-dessus de l’abîme

 

Prendre le sentier, garder le fil rouge

de Marie la blanche

 

Espérer contre toute espérance

 

A l’invisible nul n’est tenu ;

Pourtant un murmure a parcouru l’onde

De son empreinte sacrée

 

Depuis la nuit des temps

Il veille,

Nous appelle, nous rappelle,

Nous interpelle

Elle…a dit oui

Agnès

 

05 décembre 2021

2ème dimanche de l'Avent

                                               L'Annonce

 

 L’annonce…

                        Un écureuil roux au travers de ma route

Un rouge-gorge étonné à ma fenêtre

Une biche inquiète au milieu de mes doutes

Un furet tout blanc qui traverse mon être

 

 

L’annonce…

                        Des sapins pensifs, recouverts par le givre

                        Des traces d’enfants sur le dos des congères

L’archange de glace qui m’a appris à vivre

Un éclat de joie, un flocon de lumière

 

L’annonce…

                        Une lueur cachée sous un peu d’ombre

                        Une lanterne agitée au bord de mer

                        Un lampadaire discret dans la nuit sombre

                        Une étoile luit au milieu du désert

 

Ta promesse me rend la vie…

                        Un écureuil roux…

                                   Des sapins pensifs…

                                               Une lueur cachée…

 

Je ressens tout ça pour ce que tu m’as annoncé, Seigneur,

                                                                                              Merci.

 

 En écho au Psaume 119,50

             

04 décembre 2021

Comme tu l'as promis


 
Me voilà par terre, dans la poussière ;
rends-moi la vie, comme tu l'as promis.

Psaume 119, v. 25




            Elle
            Un trouble immense me terrasse
            Questions qui surgissent. Impossible !
            Une salutation me cadenasse
            Choisie, désignée … ou bien cible ?

            Lui
            Tourmenté par la trahison
            Un enfant conçu en elle
            Par le sommeil j’espère guérison
            Ou bien conseil irrationnel

            Eux
            Nous mettrons au monde un fils.
            Donner la vie
            Comme tu l’as promis

            Nous mettrons au monde un fils.
            Ce qui te plait de choisir
            Deviendra notre désir




03 décembre 2021

Myriam ! Marie !



Enseigne-moi tes désirs

Ps 119,26






                                Myriam ! Marie !

                                Encore jeune fille,

                                voulait-elle de désir

                                qu’en elle prenne chair

                                la parole vive ?

                                Avait-elle seulement rêvé

                                qu’un jour la parole

                                lui serait adressée

                                par un messager ?

                                Encore jeune fille

                                que savait-elle

                                du mot désir

                                pour que celui-ci

                                trouve à s’accomplir

                                en son sein même ?

                                Au passage du messager

                                elle a dit oui,

                                en elle allait grandir

                                la parole qui fait naître

                                au désir de Dieu.






02 décembre 2021

Possibilité


Je choisis la route de la confiance.
Ta façon de voir est ma boussole.
- Psaume 119, 30




                    Au plus loin
                    de la nuit
                    le balbutiement
                    d'une étoile

                    Au plus profond
                    de la crevasse
                    l'apaisement
                    d'une source

                    A tous les confins
                    la possibilité
                    immuable
                    de te trouver


                    ~


                    Silence et confiance
                    rythment
                    la marche

                    L'horizon révèle
                    tes empreintes
                    au regard émerveillé

                    En tout lieu
                    la possibilité d'un recueillement
                    en ta présence



01 décembre 2021

Mon âme est brisée par le désir


Mon âme est brisée par le désir.

J’espère un enfant de toi

Comme un nouveau pas dans une danse

Comme un souffle dans le désert brûlé.

Joseph : en hébreu, son nom veut dire « Il ajoute »

M’ajoutera-t-il un bébé ?

 

Mon âme est brisée par le désir,

Le ventre vide et le cœur en détresse.

Depuis longtemps dame de cette forteresse,

Je n’ai jamais eu de fils pour mon chevalier.

Arriverais-je un jour à briser ma faiblesse ?

Porterais-je un jour un bébé ?

 

Mon âme est brisée par le désir.

Je sonde le vacarme de la ville,

L’agitation, les voitures, le grésil

Et tous ces gens qui ne savent plus s’aimer.

Et si je portais un jour de la vie ?

Et si je portais un bébé ?

 

Mon âme est brisée par le désir.

J’espère un enfant de toi

Comme un nouveau pas dans une danse,

Comme un souffle dans le désert brûlé.

Joseph : le fiancé auquel mon cœur pense.

M’ajoutera-t-il un bébé ?

 

En écho au Psaume 119, v.20