06 décembre 2017

6. Celui qui veille


Le visage levé vers le ciel
je cherchais à raccourcir les nuits

A force d’attendre des jours meilleurs
et d’espérer des paroles
plus fortes que mon cri
je voyais en l’autre l’étrange
au lieu du proche


Aveugle j’oubliais
comment le signe se tapit dans l’encre de nos nuits
le signe
qui relie nos pages
de demain
et même d’aujourd’hui


Comment ai-je pu oublier
la présence intérieure
celle où palpite l’invisible
comme sous la neige
l’humus en sommeil

Comment ai-je pu oublier
que dans l’hiver de nos vies
l’eau de la source
est celle de nos larmes aussi

Et que sous nos gestes de givre
sous l’écorce de nos peurs
et de nos certitudes
se révèle Celui qui veille
bien plus près
bien plus bas
bien plus intime encore
que l’on pourrait imaginer




_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

Sophie Parlatano-Erbrich habite la région nyonnaise. Formée à la relation d’aide centrée sur la personne, elle se prépare désormais au diplôme en accompagnement spirituel proposé par l’AASPIR. Elle est l’auteure du récit « Petite Voie intérieure » (Editions 5 Sens, Genève) et anime depuis peu un atelier d’écriture à Nyon.