25 décembre 2018

25. Noël en acrostiche


Nul ne saurait prévoir
Où s’inséreront ces figures
Entre quels vers, entre quels murs
Le facétieux fruit du hasard


Nuit d’angoisse et de grâce
Offrande du Ciel à la Terre
Émerveillement
Lumière


Ni orgue ni trompettes ni vin chaud
Oublier le tintamarre de la fiesta
Écouter simplement
L'enfant qui bouge ses petits doigts


Nuit radieuse enveloppée de mystère
Oracle annoncée aux hommes de ce monde
Emmanuel, Dieu vient habiter notre terre
L'Amour infini doucement nous inonde !


Nourrice insaisissable
Oasis d'une rencontre mystère
Éclatement de mes certitudes
Laminage de mon assise


Ne précipite rien
Offre ton âme
Entre l'âne et le bœuf
Le temps est Grâce


Ne demande pas
Où est-il ?
Emmanuel est son nom
Le Dieu d'amour avec nous


Nier l'évidence
Osons entrer dans la danse
Écrire sans nuance 
Libérée de tout suffisance


Nuit au plus noir de l’année 
Ouverture au moment du doute radical 
Enthousiasme ! L’étable est si petite
L’étranger est venu s’asseoir face au nouveau-né. Familier.


Nous nous tenons las et là
Ouvre les portes d’espérance
Éclaire nos chemins de confiance
Loué sois-tu, l’humble vivant là


Nuits humaines, quand donc ôterez-vous le fer de vos cuirasses,
Oublieuses de toutes vos guerres, nuits nues pour une promesse, et vous,
Enfances enfouies, deviendrez-vous aussi
Lumière ?


Notre fils
Ourlé de tendresse
Étreins-nous
Levant Amour


Nativité de l'Aube
Où chante la Vie
Espérance d'un Royaume
Lovée dans l'instant


Naître à ce qui vibre
Ouvrir l'enclos de lumière
Étreindre toute présence
Libérer les nuits d'angoisse



24 décembre 2018

24. Natalis


Noël
Nael
Nadal
Natalis
Naissance
Dans la nuit

Aurore
Au cœur du trouble

Gestation
Dans l’intime
De l’angoisse

Quitter le visible
Rencontre de l’invisible
Pour un accouchement
Improbable

Venue de l’enfant
De la nuit
Où veille
Les bergers
De nos âmes

Au sein
de mes combats,
m’en remettre à l’Esprit
pour que surgisse
un heureux événement
fruit d’une rencontre
entre
humain
et divin

Lumière obscure

Gloire à Dieu
au plus profond de nos terres

23 décembre 2018

23. Fragile amour


Il est temps de démêler les guirlandes de l’année passée, 
songer à remplacer les ampoules défaillantes 
– ces petites lumières vacillantes, 
des tâches d’or dans l’obscurité.

Noël pour certains 
c’est arriver au bout de ses forces, épuisé, 
c’est paniquer à l’approche des fêtes de famille,
c’est oublier le goût de l’été. 
C’est la danse de la solitude dans la foule de la vie, 

Mais, Noël, c’est la fête des Lumières. 
C’est l’être mystérieux qui a décidé de se nicher,
dans ce qu’il y a de plus fragile sur terre,
de plus petit, c’est la naissance de l’amour dans la faiblesse acceptée, 

C’est un rappel à aimer, à s’aimer, la nuit, le jour,
se laisser éclairer dans nos moments d’obscurité,  
espérer que l’amour renaîtra toujours,
continuer à respirer. 

Alors, il est temps de contempler les lumières à venir
laisser Dieu naître, renaître, en nous.
C’est accepter l’incertitude de l’avenir
la fragilité et l’espérance en tout.



22 décembre 2018

22. Se préparer à donner ou à recevoir ?



Tu cours
à gauche
à droite

Tu ne trouves pas
ce que tu cherches

car ce que tu cherches
au fond
tu ne sais pas vraiment
de quoi il s'agit

Ta liste est longue
les attentes sont grandes
le cadis se remplit

Après tout
ça fera bien l'affaire
au moment venu
tous me diront
il ne fallait pas


~


Tu te retrouves
à la caisse
comme dans un embouteillage

Tu soupires
le bruit
le monde
la tension

Le temps passe lentement
et comme toujours
tout va plus vite
dans la file d'à côté




~


Tu rentres
il fait déjà nuit

Tu réalises
que tu as oublié
bien des choses

Tu te dis
Noël ça devrait être simple

Tu te demande
pourquoi c'est si compliqué ?

Tu écoutes la pluie
tu fais silence


~




Dans le fond
Noël
c'est un cadeau

Un cadeau
qui vient d'en haut

Toi tu te prépares
à donner
à vouloir combler


Et si il était
simplement question
de se préparer
à recevoir
à faire place

peut-être
tout se vivrait
différemment


~


Aller
assez médité

faut que je m'occupe
encore
des cartes
et des emballages

pas une minute
à perdre







21 décembre 2018

21. A la patiente vie



Au sein de l’âtre tamisé
Je trébuche dans ses yeux noirs
Immensité
J’y vole d’étoiles balançoires
En rires chatoyants
Obscurité
Scintillement
D’amour imprégné

Les modernes anges
Mains tenant
Encerclement
De leurs dieux font
Péremptoires louanges
Dérisoire encensement

La sentence tombe
Éternité

Les veilleurs
Goûtent
La saveur
Bombe

Chancèlement
Dix-huit braises printanières
Aux iris crépitants

Je me fonds dans ce regard chocolaté
Tandis que d’autres yeux sur moi espèrent
Je m’élance dans les bras de ses galaxies lactées

Avec elle j’esquisse
Un lindy hop ouaté
Je glisse
Par tant de lumière partout accrochée
Ensemble
Tous les trous noirs embraser

Sa crèche poutres éventrées
Toit décapé
Noël tremblant éboulis
Donne prise à toutes les intempéries
A la fenêtre Gabriel déjà sourit
De ses yeux d’or le tout est rempli

La mienne aux allures
D’un manoir
Aux alambiquées tubulures
Enguirlandé de parures
Nourrit l’agogique espoir
D’Ailleurs de lumière la revoir

Depuis une question sur mon cœur trampoline
Où attendent les vivants quand la Vie les dessine ?



20 décembre 2018

20. Sans Titre

 
 
Recevoir
un mot si juste
si pauvre
un mot unique
venu de si loin
qu'il déchirerait
le ciel fermé
comme le coup de sifflet
du gamin
dans la légende hassidique
 
 
 
Denise Mützenberg est éditrice de poésie et poète. Vous trouverez plus d'infos sur http://troglodytes.ch

19 décembre 2018

19. L'averse de l'Avent



Une averse de l’Avent s’est épanchée derrière la haie
Cette courte averse a mis mon jardin en déroute
Lui qui n’en menait déjà pas bien large
Lui qui avait du plomb dans l’aile
Surtout la gauche, celle avec les laitues tardives qui peinaient à percer

Que dire des averses de l’Avent alors qu’à l’aube de l’hiver
On évoque les chutes neigeuses, le givre ou la glace ?

A l’inverse des averses de printemps qui attendrissent le sol et annoncent la renaissance
Cette averse de l’Avent est plutôt versée dans une forme d’insolence
Elle nargue le randonneur et fait un pied de nez au jardinier
Qui déconfit retourne à ses casseroles dans lesquelles réduisent
Les fruits des fin d’automne
Et du sucre, beaucoup de sucre
Une cascade de sucre qui, elle-même, est tendue en miroir à cette averse de l’Avent
- Eh oui, Madame ! Moi, j’ai au moins la décence d’être blanche et cristalline
De scintiller sous les néons de la cuisine
Et non de m’écraser mollement dans une boue saumâtre !

Que dire des averses de l’Avent alors qu’à l’aube de l’hiver
On évoque les œufs en neige, la viande laquée ou le sucre glace ?

On peut dire qu’à l’instar des pleurs d’enfants
Ce sont les averses de l’Avent
Qui donnent naissance aux arcs-en-ciel


18 décembre 2018

18. Flocon de l'âme


Il tombe
De jours en jours
De force en détresse
D'abysse en extase
Il tombe

Tantôt lumière
Unie à la brume
Tantôt puissance
Noyée dans le vent
Toujours audace
Pour le gris hivernal
Promesse
Pour la nuit cardinale

Il tombe
Sans bruit
Ni éclat
Autre que les cris
Vibrants
des premiers pas

Il tombe
Sans aucune pesanteur
Seule la grâce d'au-delà
Une gravité absente
De peur
De glace
Et de froid


Il tombe
Mais sa chute
Nous remonte 
 

17 décembre 2018

17. Juste un peu d'azur



Juste un peu d’azur
dans un ciel d’orage,
le liseré orange
d’une aube frileuse
ou la ronde rapide
de la première hirondelle

Juste un amical salut
d’un parfait inconnu,
un bras sur l’épaule
soudain allégée
ou quelques gouttes de pluie
sur une terre assoiffée

Juste un léger murmure
au cœur de la nuit,
le souffle délicat et pur
de l’enfant endormi
ou la fleur à peine éclose
grelottant sous le givre

Juste le premier cri
du dieu qui vient à naître
se donnant à connaître
dans l’enfant qui vagit
puis plus tard dans l’être
humilié qu’on agonit

Juste une lueur,
une brindille de lumière
soumise à l’aigre bise
des haines et des rancœurs
juste un rayon d’en haut
qu’on ne doit mépriser
mais il faudra plus qu’un Noël
et la paille d’une crèche
pour abriter l’espérance
il faudra une Pâques !


Bernard Bolay, pasteur et amoureux des mots

16 décembre 2018

16. 3ème dimanche de l'Avent


Seigneur, suis-je prêt(e)
à te laisser renaître
chaque jour en mon cœur 
Petite fleur dont la graine
y a été plantée
Grâce du Père sans cesse 
Renouvelée