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22 décembre 2021

Le Jour N

Ô Dieu, l’heure s’avance, le jour N,

Le jour qui s’appelle Naissance,

Le jour qu’on appelle Noël.

 

Dans mon ventre, tout n’est que coups et étincelles.

Mon corps entier est en souffrance :

Ô Dieu, prends le petit sous ton aile !

 

Ô Dieu, l’heure s’avance, le jour N,

Mais pas de chambre dans notre errance :

Les portes sont fermées à Noël.

 

Dans mon ventre, toute une enclume qui martèle,

La panique monte en silence :

Ô Dieu, prends le petit sous ton aile !

 

Sous un toit de fortune, nous nous sommes arrêtés.

Je devance l’aurore et je crie.

Je sens l’élan de vie du bébé.

Ô Dieu, délivre-moi selon ta bonté !

 

En écho au Psaume 119, v. 147 et 159

15 décembre 2021

Espace vide

Environnée d’un espace vide,

Bloquée dans les parois d’une bulle,

Captive de la seconde limpide,

Ma vie prend les pas d’un funambule.

 

Eternel, rends-moi la vie selon ta parole.

 

Environnée d’un espace vide,

Je questionne mon ventre irrésolu.

Je cherche ton corps, ton souffle fluide.

Et si, tout à coup, tu n’existais plus ?

 

Eternel, ma vie est continuellement exposée.

Mes yeux languissent après ton salut.

 

Environnée d’un espace vide,

Blottie dans le cristal d’un flocon,

Tout est si intense : je suis chrysalide.

Un papillon flotte dans mon cocon.

 

Eternel, rends-moi la vie selon ta parole.

Mes yeux languissent après ton salut.

 

En écho au Psaume 119, v. 107, 109 et 123.

05 décembre 2021

2ème dimanche de l'Avent

                                               L'Annonce

 

 L’annonce…

                        Un écureuil roux au travers de ma route

Un rouge-gorge étonné à ma fenêtre

Une biche inquiète au milieu de mes doutes

Un furet tout blanc qui traverse mon être

 

 

L’annonce…

                        Des sapins pensifs, recouverts par le givre

                        Des traces d’enfants sur le dos des congères

L’archange de glace qui m’a appris à vivre

Un éclat de joie, un flocon de lumière

 

L’annonce…

                        Une lueur cachée sous un peu d’ombre

                        Une lanterne agitée au bord de mer

                        Un lampadaire discret dans la nuit sombre

                        Une étoile luit au milieu du désert

 

Ta promesse me rend la vie…

                        Un écureuil roux…

                                   Des sapins pensifs…

                                               Une lueur cachée…

 

Je ressens tout ça pour ce que tu m’as annoncé, Seigneur,

                                                                                              Merci.

 

 En écho au Psaume 119,50

             

01 décembre 2021

Mon âme est brisée par le désir


Mon âme est brisée par le désir.

J’espère un enfant de toi

Comme un nouveau pas dans une danse

Comme un souffle dans le désert brûlé.

Joseph : en hébreu, son nom veut dire « Il ajoute »

M’ajoutera-t-il un bébé ?

 

Mon âme est brisée par le désir,

Le ventre vide et le cœur en détresse.

Depuis longtemps dame de cette forteresse,

Je n’ai jamais eu de fils pour mon chevalier.

Arriverais-je un jour à briser ma faiblesse ?

Porterais-je un jour un bébé ?

 

Mon âme est brisée par le désir.

Je sonde le vacarme de la ville,

L’agitation, les voitures, le grésil

Et tous ces gens qui ne savent plus s’aimer.

Et si je portais un jour de la vie ?

Et si je portais un bébé ?

 

Mon âme est brisée par le désir.

J’espère un enfant de toi

Comme un nouveau pas dans une danse,

Comme un souffle dans le désert brûlé.

Joseph : le fiancé auquel mon cœur pense.

M’ajoutera-t-il un bébé ?

 

En écho au Psaume 119, v.20

23 décembre 2020

23. Un goût amer

 

 Derrière cette année, un goût amer.

Des proches nous ont quitté,

Montée de stress au travail, crise de nerfs,

D'autres se retrouvent sans salaire...

 

 Il se souvient que nous sommes poussière.

 

Derrière cette année, un goût amer.

Un recensement a été décidé.

Les auberges sont bondées.

Pas de repos cette année !

Et ce jeune couple qui vient d'arriver...

 - Patron, dois-je les mettre à l'étable où dois-je les faire décamper ?

 

Derrière cette année, un goût amer.

"La femme que j'aime, enceinte... de quel père ?

L'atelier fermé. Sans le sous pour voyager !

Et comment l'enfant aura-t-il à manger ?

Et où ira-t-on ce soir pour loger ?

Peut-être que Marie va accoucher..."


Derrière cette année, un goût amer.

L'aubergiste paniqué, la paille dans le froid de l'hiver,

Le boeuf transformé en sage-femme et l'âne en infirmière.

Une mangeoire accueille ce tout petit souffle de vie.

 

Il se souvient que nous sommes poussière.

Il aime, dans sa toute-puissance et sa fragilité.

 


09 décembre 2020

9. L'étoile de plus au ciel

 

Tu l’as vue depuis ta tour

L’étoile de plus au ciel

Ce petit rayon d’amour

Qui éclairait Jérusalem

 

Tu l’as vue depuis ta tour

Et tu t’es dit : - Patience! Veille!

Au premier frisson du jour

La garde me relèvera de mon sommeil.

 

***

 

Tu l’as vue depuis ta chambre

L’étoile de plus dans la nuit

Cette luciole aux lueurs d’ambre

Qui te regardait elle aussi

 

Tu l’as vue depuis ta chambre

Et tu t’es dit : - Je ne suis plus seul-e!

Du plus profond de l’Infini, 

Un gardien a affuté sa lance

Je crois qu’il veille et qu’il prie.

 

***

 

Tu l’as vue depuis ta tour

Cette étoile de plus au ciel

Qui faisait de chaque dune

Une main remplie de miel

 

Tu l’as vue depuis ta tour

Et tu t’es dit : - Ne bouge plus, pas un sourcil !

Jusqu’au premier frisson de l’aube, je suis

Le gardien de la vie qui vient, qui va et qui s’enfuit.

 

 

 « J’attends l’Éternel, mon âme attend et j’espère en sa parole. Mon âme attend le Seigneur, plus qu’un garde n’attend la matin, plus qu’un garde n’attend le matin. » Ps. 130, 5-6

02 décembre 2020

2. La Porte

 

La porte,

    C’est une branche qui fait la lisière,

    Écorce rugueuse de sapin vert,

    Voûte gothique de monastère

    Qui ouvre le seuil d’un bois austère.


La porte,

    C’est la cascade en plein hiver,

    Planches de verre, cordes de cristal,

    Serrure étincelle, battant minéral,

    Qui s’ouvrira au temps de premiers pétales.


La porte,

    C’est la poutre du vieux grenier,

    Vitrail en toiles d’araignées,

    Qui joue avec la lumière :

    Serrure absente, clé de poussière.


La porte,

    C’est un tiroir plein de souvenirs

    Rempli de coquillages de mer,

    Une vieille photo : moi et mon grand-père

    Devant un château sans pont-levis et sans frontière.

 

La porte,

    C’est le nounours à l’œil subtil

    Qui veille au-dessus de mon lit ;

    Que tout est beau, simple et tranquille

    Lorsque le sable passe sans bruit.


La porte,

    C’est ton bras par-dessus mon épaule.

    Tu l’entrebâilles et je m’y presse,

    Que de douceur et de tendresse

    Quand nos deux cœurs se frôlent.



« Entrez dans ses portes avec des louanges, Dans ses parvis avec des cantiques! Célébrez-le, bénissez son nom! Car l’Éternel est bon; sa bonté dure toujours, Et sa fidélité de génération en génération. » Ps 100, 4-5.

22 décembre 2019

22. Seigneur, si ton Royaume était...


Seigneur, si Ton Royaume était...

Une cité liquide aux cents reflets d'opale,
Une conque limpide aux orgues de cristal,
Une dentelle tout de quartz et de vitrail,
Un clocher solide qui jamais ne défaille...

Seigneur, et si Ton Royaume était...

Un large sénevé frissonnant d'émeraudes,
Un nid endiamanté pour la pie pataude,
Et pour l'aigle leste, un collier de feuilles frêles,
Un tronc de sûreté reliant Terre et Ciel...

Seigneur, et si Ton Royaume était...

Un enfant qui hurle, allongé dans du vieux foin,
La paille rêche, la crèche pour écrin,
Les odeurs fortes et les relents de l'étable,
La vache qui meugle et la poule insupportable...

Seigneur, et si Ton Royaume était...
Et si je ne comprenais pas ce qu'était Ton Royaume ?
Peut-être attends-tu simplement
Que je me laisse surprendre.

17 décembre 2019

17. Saül, voyant sa vie au fond du gouffre


Saül, voyant sa vie au fond du gouffre,
Résiste aux petites mains qui le poussent.
De fines notes aux odeurs de souffre
Jaillissent. Tendresse. Berceuse douce.

Quelqu'un chante à l'abord du lit du roi;
Il y a une voix par-delà la souffrance;
Saül récupère un retour à soi,
Un maigre sourire et un écho de son enfance.

***

Dans un lit d'hôpital, un cœur d'enfant
Sanglote, ligoté de perfusions.
Tout est trop noir, tout est trop flou ou bien trop blanc
Lorsqu'un point rouge fait son apparition.

Rayon de clown dans la fièvre en fusion;
Il y a une voix dans la souffrance,
Un médecin équipé d'un violon,
Une blouse verte et quelques pas de danse.

***

Lorsque Saül perd ses pieds dans le gouffre
Et entend son souffle qui disparaît,
Il s'accroche à la harpe de David
Comme à un sol, comme à un socle pour après.

Il y a une joie par-delà la souffrance,
Il y a un lieu, il y a un Temple,
Où tout est lumière et paix.

14 décembre 2019

14. Gouffre qui s'ouvre


Gouffre qui s'ouvre devant l'inconnu;
Abraham est appelé au voyage;
Malaise, migration, périple à nu;
Yahvé n'a pas révélé le rivage
Et les chameaux flottent, navires sans visages.

Gouffre qui s'ouvre devant les étoiles;
Vertiges d'en haut, voûtes sans colonnes;
Abraham perd son regard dans les voiles,
Dans l'immensité aux milles personnes;
Chaque astre serait-il un enfant qui rayonne ?

Gouffre qui s'ouvre devant la Moriah;
Là-haut... Là-haut attend le sacrifice;
Y aura-t-il du bois, un autel, une croix ?
Un mal-être envahit Abraham, un supplice,
Comment est-il possible de donner son Fils ?

Gouffre qui s'ouvre au plus profond du monde;
Le roi de Sodome y a chu, enfer sombre,
Vide où plane une petite ombre,
À peine un oiseau,
À peine un frisson de foi au fond du précipice.