l'assoiffé de tendresse
Je cherche et j'échoue
à retenir dans mes mains
le feu joyeux
d'un lendemain heureux
Chaque grain de ciel
file entre mes doigts
un sable de miel
trop fin pour s'arrêter aux mailles
trop innombrable pour se contenir
dans l'écrin de ma foi
Alors je répands
cette promesse
de flamme et de paix
sans en perdre ni la saveur
ni la trace
Dans la lueur de l'étoile
la paix s'expose et s'installe
Elle est flamme
au coeur du foyer
elle nourrit
réchauffe
Elle est chant d'une bougie
quand ravage l'incendie
Elle est l'infime
quand tout semble fini
une miette d'éternité
pour habiller le silence
Certaines divisent
d'autres rassemblent
Certaines élèvent l'innocence
d'autres la massacrent
Certaines sont douces
tendres
appellent au repos
d'autres agressent
réduisent à néant
socle et présent
Certaines ne savent qu'offrir
déposent perles et or
sans attendre de réponse
d'autres creusent
minent
pillent l'existence
de son trésor
Toutes interrogent
Toutes sont questions
curieuses
insolentes
ou cruelles
Seules quelques unes
éveillent au monde
une lumière encore jamais
entendue
D'un pas à l'autre
le déséquilibre heureux
des premiers pas
Promenade incertaine
d'une volonté sans doute
Le vaisseau avance
chancelle sur les dunes
se repose sur le ferme
De chute en chute
de vertige en vertige
de confiance en confiance
il s'installe
s'accroche à l'étoile
et le firmament se dévoile
Le regard s'élève
arraché à la poussière
et quelque chose de l'humanité
se redresse
Tout doucement
tout lentement
une étincelle s'échappe
loin du tumulte des temps
loin des rengaines
des idées ou des joies
Elle s'échappe
encore humide
de la sagesse d'antan
Elle virevolte
tournoie
hésite
chute et remonte
balance hésitante
entre le haut et le bas
le loin et l'émoi
Elle cherche
un simple bout d'âme
un écrin de paix
en veille
même pas une flamme
juste un brin
une mèche
de quoi mettre le feu aux foudres
pour transpercer
la course du monde
d'un éclair de lumière
D'abord
le vacarme
l'assourdissant concert
des voix sans paroles
des âmes sans étoiles
Ensuite
la clameur légère
lointaine
obsédante
juste assez d'éclat
pour couvrir les rumeurs
juste assez d'espoir
pour taire lâcheté et peur
Enfin
le frémissement proche
la lueur dans la nuit
la rébellion joyeuse
des coeurs endormis