14 décembre 2015

A mon arbre j’accrocherai…



Une volée de mots….

Les muets, les transis,
Ceux qu’on rumine, qu’on couve comme une forte fièvre,
A maturer dans l’humus chaud des racines


Entre les écorces ; ceux qu’on censure,
qu’on murmure du bout des lèvres.

Aux basses branches, les plus  lourds,
Les plus graves, les solides, les responsables.
Ceux  à belle prestance….

Et puis viendront se nicher ceux qui donnent à penser,
Ceux qu’on oppose, qu’on propose,
De la poésie ou de la prose,

Il y aura encore ceux, venus se percher,
Comme une nuée d’oiseaux, à la musique légère ;
Les tendres, les compatissants
Les passionnés, les exaltés

Ici ou là brilleront
Quelques sensationnels, quelques extraordinaires

Et puis tout en haut,
Les frivoles, et ceux tellement doux qu’ils s’envolent tous seuls
Et retombent en pluie de bénédictions

J’ajouterai encore
Quelques rides d’expressions,
La lumière de certains regards, de certains sourires

Je mélangerai les langues vivantes et les langues mortes
Avec tous leurs précieux présents


Et je converserai avec lui en lui soufflant à l’oreille quelques bulles de savon…



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