08 décembre 2014

RESTER DEBOUT!


Dans l’obscurité pressée d’étendre sa bâche noire le soir
Et les voiles sombres de l’aube qui tarde à se lever, le matin,
L’oiseau engourdi ouvre un œil et cache sa tête sous son aile gonflée…
Que faire aujourd’hui ?
Les chats gras du quartier ont dévoré tous ses petits,
Il devient vieux et décrépi,
Ne chante plus et meurt de faim…
Les buissons n’offrent plus ni abris ni petits fruits…
Mais les exilés eux voyagent par tous les temps…
Tout se mélange lentement : Les espèces et les anges,
Les humains et les étoiles qui parfois se donnent la main
Et suivent de drôles de chemins pleins d’angoisses ou de charmes…

Où est le poteau sacré ou l’arbre de vie du jardin ?

La voie du pèlerinage s’est embourbée dans l’ennui,
Sans pieds nus ni bâton de berger pour marquer la route…
Où irons-nous, mes frères ?
Les brouillards cachent la Grande Ourse,
On ne voit plus le bouclier d’Orion ni l’étoile polaire,
Et les Pléiades s’enveloppent de flocons,
Je cherche…
Oui, la comète bleue perd du poids depuis que Phoebe l’explore et la fore…
Reviendra-t-elle nous caresser le front l’an prochain
Et laisser flotter les cheveux de Dieu autour de la Terre ?

Je m’ennuie ce soir et je rêve :
L’Ourse parviendra-t-elle à nourrir ses deux petits ?
Gaïa n’a plus de poissons à offrir ni aux renards argentés ni aux morses…
Le krill meurt de chaud sous les glaces éternelles en dégel
Et les baleines coulent au fond de l’océan, envoûté par leurs divins chants …
Malheur : les albatros tombent foudroyés sous les suies venues du nord…

Amis, retrouvons le sentier de la Maison du Pain,
Et une place sous l’auvent de l’hôtellerie !
Déjà Maryam épuisée s’approche, et son ânon assoiffé la porte avec peine,
 Joseph les pieds ensanglantés appelle l’hôtelier
Accaparé par les milliardaires du coin….
Seule la paille généreuse accueille la sainte famille…
Nous rêverons à côté d’elle sous les roucoulements doux de la colombe…
Voici cette nuit le serpent jaune décore une poutre de ses écailles parfaites…
Ses yeux de jais brillent dans la nuit,
Sa langue curieuse et fourchue hume d’un air entendu…
Il est trop tôt !
Patience, les enfants, rien à voir pour l’instant !
Laissons s’installer les voyageurs fatigués,
Demain sera une autre journée,
Alors la force et la joie renaîtront en toi avec le jour nouveau !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire