Dans l’obscurité pressée d’étendre sa bâche noire
le soir
Et les voiles sombres de l’aube qui tarde à se lever,
le matin,
L’oiseau engourdi ouvre un œil et cache sa tête
sous son aile gonflée…
Que faire aujourd’hui ?
Les chats gras du quartier ont dévoré tous ses
petits,
Il devient vieux et décrépi,
Ne chante plus et meurt de faim…
Les buissons n’offrent plus ni abris ni petits fruits…
Mais les exilés eux voyagent par tous les temps…
Tout se mélange lentement : Les espèces et les
anges,
Les humains et les étoiles qui parfois se donnent
la main
Et suivent de drôles de chemins pleins d’angoisses
ou de charmes…
Où est le poteau sacré ou l’arbre de vie du
jardin ?
La voie du pèlerinage s’est embourbée dans l’ennui,
Sans pieds nus ni bâton de berger pour marquer la
route…
Où irons-nous, mes frères ?
Les brouillards cachent la Grande Ourse,
On ne voit plus le bouclier d’Orion ni l’étoile
polaire,
Et les Pléiades s’enveloppent de flocons,
Je cherche…
Oui, la comète bleue perd du poids depuis que Phoebe
l’explore et la fore…
Reviendra-t-elle nous caresser le front l’an
prochain
Et laisser flotter les cheveux de Dieu autour de la
Terre ?
Je m’ennuie ce soir et je rêve :
L’Ourse parviendra-t-elle à nourrir ses deux
petits ?
Gaïa n’a plus de poissons à offrir ni aux renards
argentés ni aux morses…
Le krill meurt de chaud sous les glaces éternelles
en dégel
Et les baleines coulent au fond de l’océan, envoûté
par leurs divins chants …
Malheur : les albatros tombent foudroyés sous les
suies venues du nord…
Amis, retrouvons le sentier de la Maison du Pain,
Et une place sous l’auvent de l’hôtellerie !
Déjà Maryam épuisée s’approche, et son ânon
assoiffé la porte avec peine,
Joseph les
pieds ensanglantés appelle l’hôtelier
Accaparé par les milliardaires du coin….
Seule la paille généreuse accueille la sainte
famille…
Nous rêverons à côté d’elle sous les roucoulements
doux de la colombe…
Voici cette nuit le serpent jaune décore une poutre
de ses écailles parfaites…
Ses yeux de jais brillent dans la nuit,
Sa langue curieuse et fourchue hume d’un air
entendu…
Il est trop tôt !
Patience, les enfants, rien à voir pour l’instant !
Laissons s’installer les voyageurs fatigués,
Demain sera une autre journée,
Alors la force et la joie renaîtront en toi avec le
jour nouveau !
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