04 décembre 2011

El Nacimiento



Dans les bras affaiblis de l’automne,
Les ultimes feuilles se cramponnent
Comme de frêles désespérées
Et le ciel trop bleu, le ciel aphone
Impitoyablement ne leur donne
Ni de quoi revivre ni de quoi tomber.

Cependant, au sein des bois dolents,
Une berceuse naît doucement
Et se dissout parmi les vents.
C’est un murmure, un enchantement,
Un vaste et indicible oiseau blanc
Qui survole le néant sans le briser.

L’éther, jadis lourd de ses tourments,
Se déchire soudainement
Et se met à pleurer.
L’azur sanglote ; il pleut des étoiles ;
Les regards de la voûte se voilent
De lunes et d’astres bleus.

Puis, lorsque les larmes de lumière
Descendent et éclatent sur l’herbe de la terre
En sons de métallophone,
Le souffle inopiné d’une mère
À son tour jaillit et chauffe l’athmosphère
Comme au retour de Perséphone.

Et c’est l’univers qui est étreint,
Cajolé d’une tempête de baisers sans fin ;
Et c’est l’univers qui est serein,
Réconforté par la tendresse d’un unique refrain.

Ô hommes, Ô feuilles,
À quoi bon la survie ? À quoi bon le cercueil ?
Pourquoi chercher la neige, pourquoi vouloir l’hirondelle
Alors que l’Amour pleut abondamment du ciel
Sous forme de louange éternelle ?