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19 décembre 2018

19. L'averse de l'Avent



Une averse de l’Avent s’est épanchée derrière la haie
Cette courte averse a mis mon jardin en déroute
Lui qui n’en menait déjà pas bien large
Lui qui avait du plomb dans l’aile
Surtout la gauche, celle avec les laitues tardives qui peinaient à percer

Que dire des averses de l’Avent alors qu’à l’aube de l’hiver
On évoque les chutes neigeuses, le givre ou la glace ?

A l’inverse des averses de printemps qui attendrissent le sol et annoncent la renaissance
Cette averse de l’Avent est plutôt versée dans une forme d’insolence
Elle nargue le randonneur et fait un pied de nez au jardinier
Qui déconfit retourne à ses casseroles dans lesquelles réduisent
Les fruits des fin d’automne
Et du sucre, beaucoup de sucre
Une cascade de sucre qui, elle-même, est tendue en miroir à cette averse de l’Avent
- Eh oui, Madame ! Moi, j’ai au moins la décence d’être blanche et cristalline
De scintiller sous les néons de la cuisine
Et non de m’écraser mollement dans une boue saumâtre !

Que dire des averses de l’Avent alors qu’à l’aube de l’hiver
On évoque les œufs en neige, la viande laquée ou le sucre glace ?

On peut dire qu’à l’instar des pleurs d’enfants
Ce sont les averses de l’Avent
Qui donnent naissance aux arcs-en-ciel


23 décembre 2015

Sorcière Blanche

Qu’ai-je distillé, au final
Sinon quelques fleurs
Dans la nuit blanche, lumière pâle
J’ai crée la liqueur
Âcre et lactée, d’ambre nacrée

Qu’ai-je distillé au final
Sinon quelques cœurs
Praline dont le sang baigne les pétales
Épices dont la sécheresse cause la douleur
Profonde ardente, demande démente

Qu’ai-je distillé au final
Sinon quelques gouttes
De liqueur

Qu’ai-je distillé au final
Sinon quelques sons
Qui font de moi une marginale
Une organiste d’émotion
Secrets contrôlés, sacre convoité

Qu’ai-je distillé au final
Sinon quelques drogues
Contre la rage contre le mal
En faveur des rêves
Aigre et larvée, de nacre ambrée

Qu’ai-je distillé au final
Sinon quelques gouttes
De liqueur pastelle

Déchirée par l’inimitié
Je m’en remets aux mains des mots
Démons
Mon Dieu
Des mots
Déments

15 décembre 2015

Le dilemme de l'araignée


L'hiver, stratège, s'impose par strates
D'abord les ormes s'embrument
Puis les puits s'épuisent

Ici, le givre cendré mène son invasion du soir
Là, les flammes on repris leurs fonctions
Ici, la claire forêt s'est muée en jungle d'ivoire
Là, une araignée s'est sédentarisée dans mon salon

Et ce silence
Fantômes et volutes reviennent hanter la plaine
Caméléons dans leur élément
Brume qui amène
Son lot d'argent

Et ce silence que seul le crépitement du foyard agite
N'inquiétant nullement la petite bête
Dont une peur de l'inexorable croissance
Me pousse lever une ombre sur son être

Alors la tisseuse s'immisce entre deux poutres
Une saison à rester dans notre confort
Dans l'interstice, protégée de l'hiver qu'est ma main
Tout comme je le suis du givre qui frappe dehors

Dilemme de l'araignée : résolu