16 décembre 2020

16. Hymne à la joie

 

« Prendre le destin à la gueule ! »,

Rugissait le vieux Beethoven

Qui combattait à lui tout seul

La solitude et l’existence,

Qui arrachait de leurs linceuls

Les moindres sons et les silences.

 

Puis la chute 

« Ne serais-je pas aussi content

Si la mort me délivrait d’une souffrance infinie ? »

Le compositeur, dans un testament,

Envisageait la fin de sa symphonie.

L’envie de poser le dernier soupir

Lorsque les sons se perdent dans le brouillard.

 

Connaissez-vous ce désespoir

Lorsque le désert vous terrasse

Et remporte la victoire ?

 

C’est alors,

Dans le silence absolu,

Que jaillit un son inconnu,

Né de lui-même.

Nul besoin de le combattre ou de le chercher !

Tout simple, il est là, il existe,

Tout simplement, il est donné.

 

« Le désert se réjouira, la solitude jouira

Et fleurira comme la rose. »

À l’intérieur de lui-même,

Le vieux musicien compose.

Une voix de fin silence est passée.

« Joie, belle étincelle, fille de l’Elysée !

Monde, as-tu pressenti le Créateur ?

Cherche-le par-delà le firmament !

C’est au-dessus des étoiles qu’il doit habiter. »